Rupture – Prospective : Papeteries Darblay – Corbeil-Essonnes 3/7

Histoire

Corbeil-Essonnes , ancienne préfecture de l’Essonne, chef-lieu de canton, fruit de la fusion des villes de Corbeil et Essonnes le 4 août 1951, occupe aujourd’hui 1101 hectares et compte 41 604 habitants.

Sa situation au confluent de la rivière l’Essonne et de la Seine a, de tous temps, permis un développement industriel et commercial important.

Qui dit eau, dit moulin, et c’est dès mars 1340 que les premiers anciens moulins à blé sont transformés en moulin à papier. Ce sera le début d’une industrie essonnienne tournée vers la production de papier. Au 16ème siècle les papeteries d’Essonne fournissent l’Université de Paris. La manufacture est rachetée en 1784 par les frères DIDOT qui la transforment en usine, en mécanisant le travail(invention de la machine à papier continu). Sous la révolution elle fournit le papier des lois et des assignats.

En 1866, Aimé Darblay achète une papeterie qui, avant d’être en faillite, était la plus importante de France.

A cette grande époque de concentration verticale, chaque usine comporte tous les ateliers nécessaires à sa survie – nul besoin de sous-traitance, même pour les réparations de tous ordres.

La papeterie disposait alors de sa propre fonderie, atelier de peinture, etc. Les visites étaient nombreuses, les invitations fréquentes, et chaque ouvrier était fier de l’image qu’il donnait de l’usine où il travaillait.

La direction de la papeterie, axée sur un paternalisme ouvert et humain, prodiguait une politique sociale offrant différents avantages à ses ouvriers, tels la construction de logements, une école, une chapelle, un dispensaire, et plus tard, une caisse de secours et un économat. En 1873, une grande cheminée fut construite pour éviter les pollutions par fumée, et en 1875, l’eau de la Seine fut amenée aux habitats, puis l’électricité installée.

La famille Darblay avait ainsi créé une ville dans la ville. Propriétaire également des Moulins de Corbeil, elle bénéficiait de son propre port privé sur la Seine. Les mouvements quotidiens de batellerie y étaient si importants qu’une cantine attitrée au port fut érigée. Afin de ne pas gêner la circulation en ville, et ne pas la faire traverser aux attelages dans un premier temps puis aux camions dans un second temps, une voie de chemin de fer de 1,5 km fut construite du port à la papeterie, passant sous la ville d’Essonnes. Au final la SNCF créera un embranchement raccordé au réseau intérieur de 12 kms de voies ferrées desservant les industries DARBLAY.

En un siècle, les papeteries Darblay passeront d’une production de 3000 Tonnes de papier à 233400 Tonnes., transformant totalement le paysage écologique, urbain et social.

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